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     LE SYLPHE ET LA JEUNE FILLE,
Alors, la vierge se soulève,
S'entoure de blancs vêtements ;
Tel, parmi les joncs de la grève,
Un cygne s'éveille au printemps.

Le Sylphe auprès d'elle se range ;
A la vierge il paraît si beau
Qu'elle croit presque suivre un ange !...
Tous deux s'éloignent du hameau.

1 la conduit par des bocages
 1
D'orangers, de myrthes fleuris,
Dont les délicieux ombrages
Abritent l'oiseau de Cypris.

Là, chaque brise est embaumée,
Chaque soupir mélodieux ;
Là, du soleil, sous la ramée,
Dort le rayon voluptueux.

Le Sylphe, du bout de son aile,
Dépouillant cytise et jasmin,
De la candide jouvencelle
Parfume le riant chemin.

Longtemps il l'égaré timide
Dans ce labyrinthe enchanté ;
Enfin, près d'un fleuve rapide.
Son vol léger s'est arrêté.

S'élançant d'une frêle plante,
La fleur au calice vermeil,
Au bord de l'onde ruisselante,
S'entr'ouvre aux baisers du soleil.