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AIMÉ UOYEï. 67 mier né à Saint-Etienne, le Mercure. 11 avait su obtenir, de l'amitié de Janin, une collaboration précieuse. 11 avait su s'attirer de Loy, par une spéculation à la fois heureuse et délicate, qui, tout en favorisant le lecteur, servait les intérêts d'un homme qui ne savait guères guider sa fortune. De Loy, ce poète si in- quiet et si troublé, il voulait le calmer ; il pensait apaiser ses agitations en l'asseyant dans une existence aisée, assurée. Ce que, en dehors même du journal, il lit pour lui, nul ne le sait. De Loy s'acquittait envers de ce que Royetlui donnait en prose. Mais, un journal avec ses passions, ses luttes, ses vivacités, ses ardeurs injustes, ne convenait pas à Royet ; il voulut un milieu plus libre et plus tranquille. De concert avec de Loy, H créa la Revue de Saint-Etienne, entreprise aussi courageuse que dé- sintéressée. Cette revue, qui eut l'honneur de la collaboration de Nodier, succomba pour deux raisons qui n'avaient pas arrêté l'intrépidité de ses fondateurs : le public ne lui donna que ses sympathies, et cela ne suffit pas. Peut-être aussi qu'à cela vint s'ajouter la difficulté-, plus grande qu'on ne pense, d'une rédac- tion à la fois sérieuse, continue et fixe. Quoi qu'il en soit, et malgré cet évanouissement de la Revue, on doit savoir gré à ceux qui montrèrent tant d'initiative et ne reculèrent pas devant ce qu'on peut appeler des sacrifices de propagande littéraire. De la Revue de Saint-Etienne, Royet se répandit dans la Revue du Lyonnais et dans l'Art en Province. Nous le retrou- vons aussi à la Revue de Paris, alors l'Artiste. Et si je ne me trompe, il eut môme son entrée aux Débats, et il y traita, plus peut-être par patriotisme que par goût, plusieurs questions d'uti- lité stéphanoise. Je ne ferai pas la nomenclature des journaux de province avec lesquels il correspondit. Il me suffira de citer le Courrier de Lyon, le Journal de Saint-Etienne alors sous la rédaction d'un homme d'esprit, M. Béliard; l'Avenir républi- cain, etc., etc., et d'autres encore que je ne connais sans doute pas. Pour caractériser ses articles émiettés ça et là , on peut dire que parlafinesseaiguisée de la pensée, Royet touchait à Sainte- Beuve, et, par le. tour de phrase, à Janin.