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LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT SOUS FRANÇOIS Ier. Après la prise de Conslantinople par les Turcs, en 1453 , Venise s'était hâtée de faire tourner cette catastrophe à son profit en accaparant, au détriment du reste de la chrétienté, tout le commerce possible avec les barbares. Son empresse- ment à reconnaître les nouveaux venus, à se présenter à eux comme une puissance tout à fait indifférente aux événements politiques, pourvu, toutefois, qu'ils ne portent aucune atteinte à la prospérité de ses comptoirs et à la libre circulation de ses navires , fut couronné d'un succès complet. Pendant plus d'un demi-siècle, le pavillon de St-Marcse promena seul de l'Adria- tique au Bosphore et se vit sans contrôle et sans concurrent en possession du monopole commercial de l'Orient. Mais, dès que l'Europe eût accepté les faits accomplis, dès que la France catholique se fût familiarisée avec l'idée que Ste-Sophie avait pu être transformée en métropole de l'islamisme, l'astucieuse république dut faire un retour sur elle-même et s'avouer qu'exclure la France du grand marché asiatique , était une imprudence dont il lui faudrait plus tard rendre compte. Louis XII, déjà prévenu contre une puissance qu'il tenait pour