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                     DISCOURS DE M. TABAKEAU.                         473

             Messieurs,

   Votre empressement à vous rendre au milieu de nous n'a
 pas, cette année, pour motif la présence d'un illustre sa-
vant (1), et l'éloquente apologie des sciences, à laquelle sa
 parole brillante et sympathique sut donner tant d'éclat.
   Un autre intérêt, qui ressemble a une joie et a un devoir
de famille, vous ramène dans cette enceinte. Vous ne venez
pas seulement assister a la rentrée de nos cours et à l'ins-
tallation solennelle du chef d'une grande Académie ; vous ve-
nez surtout fêter le retour du prêtre (2) savant que vous avez
appris à vénérer et à aimer dans vos jeunes années, dont les
leçons, empreintes d'une saine et haute philosophie autant
que de foi religieuse, vous ont si fidèlement servi de guide,
à mesure que de nouveaux devoirs et les difficultés de la
vie venaient remplacer, a votre entrée dans le monde, la
douce et facile fraternité des écoles.
   Un ministre (3) éminent s'est souvenu, comme vous avec
reconnaissance, du savant modeste qui, dans l'étroite en-
ceinte d'un collège, avait initié sa jeune raison a de grandes
et nobles pensées. Il ne lui a pas offert, pour lui faire aban-
donner la mission d'utilité a laquelle il s'était voué, l'éclat
d'une des chaires les plus élevées des Facultés, honneur in-
signe depuis longtemps refusé par le digne professeur de
Lyon ; il lui a confié une mission plus grande encore, en
lui demandant son assistance dans l'accomplissement des

   (1) M. Dumas, sénateur, vice président du Conseil impérial de l'Instruc-
tion publique.
   (2) M. l'abbé Noirot, ancien professeur de philosophie au Lycée de
Lyon, ancien inspecteur général de l'Instruction publique , recteur de
l'Académie de Lyon.
   (3) M. Fortoul, ministre de l'Instruction publique.