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LA. DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. 457 Le scandale des débats de.Mootluc avec son collègue avail trop compromis la dignité de la France pour qu'il reçut un bon accueil à son retour, cependant le roi, après lui avoir fait de graves reprochas sur sa vanité et son ostentation, causes premières de tout le mal, daigna lui pardonner en considération des démarches au moyen desquelles il avait fait recouvrer la liberté à un grand nombre de nos compatriotes que Barberousse tenait depuis vingt ans en esclavage sur les galères. Tant que François I er eut à s'occuper d'Henri VIII, roi d'Angleterre, nos relations avec la Porte restèrent fort négli- gées. L'événement le plus important fut la négociation d'un emprunt de trois cent mille ducats qui n'eut pas lieu comme on pouvait bien s'y attendre, mais en compensation duquel on nous accorda l'autorisation de tirer d'Alexandrie une certaine quantité de salpêtre. La cour laissait d'Aramontsans dépèches et complètement inactif. Attribuant cet abandon aux mauvais offices de Montluc, il résolut de venir lui-même se défendre et en même temps s'éclairer sur les nouvelles intentions du sou- verain. Il partit au mois de mai 1546. Après le départ de M. d'Aramont, Jacques de Cambray, chancelier de l'église métropolitaine et de l'université de Bourges, était resté à Constanlinople comme chargé d'affai- res. Il lui était spécialement recommandé de contrecarrer les démarches de l'habile Girard de Velwic que d'Aramont avait rencontré à Ratas-Basar, se rendant par ordre de Charles- Quint auprès du sultan en vertu de l'armistice d'AndrinopIe., car François I er , débarrassé de ses guerres avec l'Angleterre, reprenait ses projets de résistance contre l'empereur que ses succès en Allemagne rendaient chaque jour plus ambitieux. Mais, cette fois, les instincts belliqueux de la Porte avaient fait place à des idées plus pacifiques. Tourmenté d'un côté par les discordes qui menaçaient d'éclater à l'intérieur, et de