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452 LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. nacés par le mécontentement général que celle mesure excila chez les janissaires trompés dans leurs espérances de viol el de pillage. D'un autre côté, Barberousse, piqué d'une mé- fiance que, selon lui, rien ne justifiait, ne prit plus la peine de dissimuler son dépit, et se répandit en invectives contre les Français, seuls admis dans la place. Cet incident avait semé la jalousie entre les deux armées et l'on pouvait prévoir que la colère des alliés éclaterait à la première occa- sion. La citadelle, située au sommet d'un roc inattaquable à la mine et au canon, tenait encore; cependant le succès n'était point douteux lorsque les munitions vinrent à manquer au camp français. Dans cetle perplexité on s'adresse à Barbe- rousse qui pouvait seul en fournir, mais le lier musulman s'irrile à cette demande, reproche avec dédain aux Français d'avoir pris à leur bord plus de vin que de poudre et de vou- loir l'exposer à se priver, faute de munitions, du service de son artillerie; puis il réunit en Divan tous les officiers de sa flotte et agile !a question du retour à Constantinople. Le duc d'Enghein qui jouissait de quelque influence sur ce fougueux vieillard, lui représenta qu'une telle détermination en pré- sence de l'ennemi, serait* préjudiciable à la gloire du sultan au moins autant qu'aux intérêls du roi de France, et Polin, de son côté, pour conjurer ce nouvel orage, eut recours à un procédé qui lui avait souvent réussi : il fit au nom du roi de nombreuses promesses aux pachas el aux officiers. La con- corde se rétablit et le siège reprit son cours. Peu de jours après, l'armée espagnole accourue au secours de Nice, fil décider la retraite qui n'eut pas lieu sans de nou- veaux embarras. Les Français n'avaient usé de leur séjour dans la ville qu'avec la plus grande modération, mais quand il s'agit de rembarquer le matériel de siège (1), on dut re- (1) Après la levée du siège, le marquis du Guast visitait Nice et s'émer-