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« LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. 447 les fit poursuivre jusque dans le palais de l'ambassadeur français où ils s'étaient réfugiés. La furia francese répon- dit vaillamment à celle insolence el il fallut recourir à un siège en règle et même à un assaut pour en avoir raison. Une telle violation du droit des gens ne permettait plus à l'évêque de Montpellier qui représentaii la France à Venise de rester à son poste , et Polin , de son côlè, comp- tant bien s'en prévaloir pour faire réduire Venise à l'impuis- sance, regagna Constanlinople. A son arrivée, Polin trouva de grands changements dans les esprits. C'est tout au plus s'il était encore question du projet d'alliance avec François Ier autrement que pour en parler comme d'une chose surannée, elle chef du divan lui- même, l'eunuque Soliman était devenu un obstacle à cause de son animosité contre Barberousse , dans laquelle il fut entretenu par l'or el les intrigues de l'Espagne el de Ve- nise (1). Celte situation était d'autant plus désespérante qu'a- près le désastre de Charles-Quint devant Alger, François I"r qui avait mis le temps à profit pour se ménager le concours des puissances du Nord, venait de déclarer ouvertement la guerre. Cependant un fait pouvait laisser supposer que le sultan ne partageait pas les idées des ministres, c'était sa présence à Andrinople en but d'activer les préparatifs d'une expédition en Allemagne,conseillée par Polin pendant son pre mier séjour en Turquie. Décidé à en avoir le cœur net, Polin prend le parti d'aller le trouver. Au moyen d'une forte somme qu'il donne au capiaga, il obtient une audience se- crète; Soliman se montre affable, proteste de ses bonnes in- tentions, mais ajoute que la saison est trop avancée pour te- (1) il montra plus tard à Polin des lettres du roi de Sicile qui le sup- pliaient de négocier une alliance entre l'empereur et le sultan, et Barbe- rousse avouaque Venise lui avait fait offrir quarante mille ducats s'il par venait à laisser la flotte à l'ancre pendant tout l'été.