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438       ÉTABLISSEMENT DE LA. COMMUNE A LYON.

qui devait avoir plusieurs actes, dont le dénouement devait
être l'indépendance de la cité gouvernée par des magistrats
élus par elle, et dont les suites devaient amener un haut de-
gré de prospérité industrielle pour les Lyonnais.
    Mais ces résultats coûtèrent bien du sang et des larmes, et
ceux qui les conquirent ne purent qu'en préparer la jouissance
à ceux qui vinrent après eux.
    Depuis plus de soixante ans, l'archevêque et le Chapitre de
Lyon, ayant acquis des Comtes de Forez les droits de souverai-
neté sur la ville, percevaient des impôts sur les denrées con-
sommées par le peuple avec une rigueur qui avait souvent
excité de violents murmures. Une transaction avait bien eu
lieu pour libérer les habitants de la perception de ces droits,
moyennant une somme de vingt mille sols lyonnais; mais le
Chapitre avait reçu l'argent et ses officiers continuaient leurs
exactions sur le peuple.
    Outre cette cause permanente de mécontentement, il eu
existait une autre d'une nature encore plus sérieuse. L'ar-
chevêque faisait rendre la justice par son sénéchal, et les
chanoines, de leur côté, prétendant qu'une partie de la jus-
lice leur appartenait, avaient établi des juges indépendants
de ceux de l'archevêque.
    Il est impossible de décrire toutes les vexations sans nombre
et les désagréments continuels qu'entraînaient les conflits de
juridiction et l'avidité des officiers qui attiraient les mêmes
causes en même temps devant les deux tribunaux. Déjà les
habitants de Lyon avaient réclamé, les armes à la main,
en 1218, contre celélat de choses devenu intolérable, et la mé-
diation du duc de Bourgogne avait pu seule empêcher l'irri-
 tation des esprits de se porter aux dernières extrémités. Un
traité conclu entre l'archevêque et les citoyens, donnant à
peu près satisfaction aux justes réclamations de ceux-ci, avait
assoupi pour un temps l'explosion de leur mécontentement