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CHRONIQUE. SUPPLÉMENT A LA NOTE SUR LE JARDIN-DES-PLANTES. Les travaux exécutés au Jardin-des-PIantes pour le compte de la Compagnie des Eaux , ont mis au jour, du côté nord de la colline , des voûtes et des murs romains qui devaient soutenir les gradins de l'amphithéâtre. Ces derniers vestiges de notre histoire gallo-romaine ont été détruits avec une promptitude et une indifférence qui caractérisent les entreprises industrielles ; de sorte que peu d'habitants de notre ville, de ceux qui attachent quelque prix aux choses de l'antiquité, ont pu voir eux-mêmes ces témoins irrécusables de l'existence de la naumachie. Il y a quelque trois ou quatre ans, le jardin fut miné et purgé de toutes ses pierres, qui servirent à macadamiser les allées. Ces pierrailles se composaient de débris de granit, de gneiss, de briques et de poteries romaines. Â la même époque, on trouva sur la pente qui descend à la place Sathonay, une ruine formée d'une maçonnerie faite avec les roches susdites, et stratifiée par des lits de larges briques. Au lieu de la laisser subsister comme soutien du terrain, ornement du jardin et souvenir du passé, on la fit disparaître impitoyablement. On sait que les Romains ont, surtout dans nos contrées, employé le gneiss fragmentaire pour l'intérieur de leurs mu- railles , revêtues ensuite d'un parement qui prenait la forme de l'opus reticulatum, ou d'assises horizontales et régulières. On ne nous a pas laissé entrer dans les travaux ; cependant il nous a semblé de loin que le revêtement des murs découverts se com- posait de moellons placés horizontalement. S.-O. AIMÉ VINGTRIKIEB, directeur-gérant.