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416             LE G0URGU1LL0N AU XIIIe SIÈCLE.
 bien compte comment les religieuses pouvaient communiquer
de leur monastère vers la chapelle de la Madeleine. Au reste, il
parait que cet inconvénient ne leur permit pas de garder cette
propriété, puisque la chapelle avait disparu en 1731. Nivon, cha-
noine et infirmier de Saint-Irénée, dans son Voyage du saint
Calvaire (Lyon, 1731), ne la mentionne nullement ; cependant,
il fait une station à chacune des églises qui se trouvent sur son
passage, depuis les bords de la Saône jusqu'à Saint-Irénée, en
passant par le Gourguillon : Saint-Pierre-le-Vieux, les H.-P.-
Trinitaires, le Verbe-Incarné, les R.-P.-Minimes, les Vrsulines-
de-Saint-Just, Saint-Just.
   Clément V se montra très-favorable à l'égard des prétentions
de Philippe-le-Bel, et, par conséquent, de celles des habitants
de notre ville. Il ne paraît pas cependant qu'il ait eu le pouvoir
d'apaiser entièrement les troubles, car, en 1312, Pierre de
Savoie, archevêque de Lyon, revendiqua ce qu'il appelait ses
droits ; mais il fut obligé de se renfermer dans le château de
Pierre-Scize. Louis-le-Hutin, fils du roi, suivi d'une aimée, mit
fin à cette équipée du prélat, en s'emparant, sans effusion de
sang, du cloître de Saint-Just qu'il fit démanteler. Enfin, intervint
un traité, en 1320, qui constata la souveraineté du roi de France,
et assura la durée du gouvernement consulaire de la ville de
Lyon.
   Beaucoup de gens ne comprendront certainement pas l'intérêt
que je prends aux vieilles rues, aux vieilles maisons, aux sou-
venirs du passé. Plusieurs même me trouveront probablement
très-ridicule ; je ne m'en étonnerai pas. Il y a dans les plaisirs
de l'imagination un charme inconnu de la plupart des hommes.
Ce charme ne consiste pas dans la simple vue de l'objet : il faut
absolument que l'esprit se mette de la partie. Celui qui monte-
rait sur le Palatin ou l'Aventin comme s'il faisait une promenade
à la Croix-Rousse, ne devra jamais aller à Rome. Dernièrement,
un touriste me racontait qu'il y était resté une huitaine de jours,
et que deux journées lui auraient suffi pour la connaître parfai-
tement. Son mépris pour l'illustre cité surpassait tout ce que l'on
peut imaginer, et il termina ses impressions de voyage par ce