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LE GOURGUILLON AU XIII* SIÈCLE. I. On m'a fait le reproche d'aimer les vieilles rues, et je crois vraiment l'avoir un peu mérité. Je visite souvent les anciennes maisons du quartier de l'ouest ; dans chacune de mes excursions, j'y découvre quelque joli détail, et je serai désolé quand le Pro- grès les fera disparaître (1). Hélas ! ce moment arrivera bientôt. (1) Le progrès, sous la forme de badigeon blanc , jaune , rose , a souillé depuis peu la plupait des remarquables maisons du quartier de l'ouest. Les jolis intérieurs de cour ont disparu sous une couche de lait de chaux, épaisse comme les maçons qui l'ont passée. L'hôtel de Gadagne et son élé- gante tourelle, colorés d'un admirable glacis que le temps seul sait donner, éblouissent maintenant les yeux par une blancheur éclatante, et toute la fi- nesse des ornements et des moulures a été recouverte d'un grossier badi- geon. Certains propriétaires même ont mis un luxe de mauvais goût dans ce travail de régénération. Voir la maison, rue Saint-Jean, 24. Le n° 37 n'a pas subi l'affront d'une prétendue restauration, mais il va disparaître , dit-on, bientôt pour faire place à une annexe de la prison. Je rappellerai aux artistes badigeonneurs qu'ils ont oublié de promener leur pinceau sur les aqueducs de Bonnant et de Chaponost ; espérons que l'année prochaine cet oubli sera réparé.