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334                       BIBLIOGRAPHIE.
il le peint avec bonheur, mais simplement et sans prétention.
En le suivant à travers l'Attique, PAchaïe, l'Argolide, laBéotie,
etc...., en lisant ses récits variés, on se sent vivre avec lui sous
cette belle lumière que les poètes anciens ont parée de si char-
mantes couleurs. 11 comprend enfin que pour bien décrire la
nature, il faut avant tout la sentir. Le cœur doit s'identifier avec
elle. La véritable immensité n'est pas celle de l'horizon, mais
celle qui est dans nous. L'imagination ne doit jamais remplacer
le sentiment. Ce qu'il y a de pire quand on écrit, c'est d'être au-
teur, il faut être homme !
                                       Abel DALLEMAGNE.



MES PREMIERS ET DERNIERS SOUVENIRS LITTÉRAIRES, par M. H.
  MONIER DE LA SIZERANNE,    député au corps législatif, président
  du Conseil général de la Drôme.

   Le 8 février de l'année 1826 était un jour de fête pour le théâ-
tre français. Cette scène, échelon suprême auquel aspire l'ambi-
tion des auteurs dramatiques, ouvrait sa porte à deux battants
pour le début d'un jeune poète richement doué par le cœur et
l'esprit. L'élite des sociétaires prêtait son concours, et qui plus
est, par un honneur bien rare pour une plume naissante, l'ini-
mitable talent de Mlle Mars eût encore ajouté à l'éclat de l'œuvre
nouvelle, sans une misérable querelle de coulisse qui la porta,
dans un mouvement de dépit, à résigner le rôle qu'elle avait ac-
cepté d'abord avec empressement.
   L'œuvre nouvelle était une comédie en trois actes annoncée
au public sous cet heureux titre : L'Amitié des deux âges.
   Le jeune auteur était M. Henry Monier de la Sizeranne.
   Dire ce nom, c'est réveiller, dans le public des hommes distin-
gués où il compte tant d'amis, l'idée des plus aimables qua-
lités.
   Le succès le plus flatteur vint couronner l'espoir du jeune écri-
vain. La donnée de la pièce était neuve et hardie, et c'est un des