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LA GRÈCE. VOYAGE EN GRÈCE par M. YEMENIZ, précédé de CONSIDÉRATIONS SUR LE GÉNIE DE LA GRÈCE, par M. Victor de LAPRADE. .« Voyager, ditMadame de Staël, est, quoi qu'on en puisse dire, un des plus tristes plaisirs de la vie (1). » J'aime à croire que ce désenchantement n'est qu'une phrase de circonstance pour ex- pliquer le marasme de lord Nelvil : — ou qui sait ? peut-être est- ce une plainte, un soupir mal contenu de cette amertume intime, que ne parviennent jamais à étouffer dans le cœur de l'exilé, toutes les consolations du travail et les enivrements de cette se- conde existence que peut nous donner le génie ? D'ailleurs il est tant de sortes de voyages. Je comprends que si l'on ne cherche que de l'ombre ou du soleil, il ne vaut guère la peine de se dé- ranger ; on risque fort de ne promener longtemps que son ennui. Dans ces conditions, je serai comme le poète lyonnais ( M. de Laprade ) : « Peu curieux de pays inconnus, trouvant la nature assez belle partout où je rencontre le soleil, un grand arbre et la solitude. » Il y a une autre manière de voyager, surtout quand il s'agit de la Grèce ou de l'Italie, ces deux patries de l'humanité, ce rendez-vous commun de tous les rêves des imaginations de vingt (1J Corinne, eh. u.