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                         LITTÉRATURE.                       31 t
  Dites-moi ses travaux, dites-moi ses splendeurs,
  Sa gloire, son pouvoir, sa chute et ses douleurs.

   Quand, arbitre des rois, du couchant à l'aurore
   Il promenait, vainqueur, le drapeau tricolore,
   Quand tout avait ployé sous son nom, sous ses coups,
   Et qu'il voyait enfin l'Europe à ses genoux,
   Quel esprit infernal, complice de l'envie,
   Vint arrêter le cours d'une si belle vie ?
   Quel démon furieux apporta des enfers
   A d'étonnants succès d'incroyables revers ?
   La noire trahison. La gloire de nos armes
   Jusque dans le Tartare excitait des alarmes,
   Et le sang immortel de nos preux chevaliers,
   Qui bouillonnait encore au cœur de nos guerriers,
   Allumait contre nous les fureurs sataniques.
   C'est l'enfer qui créa nos haines politiques,
   Quand l'univers nous vit, ardents de passion,
   Briser le joug sacré de la religion,
   Renverser les autels où se courbaient nos pères,
 ' Et d'un Dieu mort pour nous blasphémer les mystères.

   L'action du poème commence au moment où, pour punir la
Russie de la violation du traité de Tilsitt, Napoléon se dispose
a marcher contre elle. C'est bien l'accomplissement du pré-
cepte d'Horace, qui veut que le poète épique se jette in mé-
dias res.
   Cependant un guerrier corse, du nom de Razzo, ami de la
famille Bonaparte, est allé en Perse solliciter l'intervention
de cette puissance asiatique contre la Russie. Le schah en-
voie à l'empereur des Français une deputation dont Razzo est
le chef. Chemin faisant, ce guerrier raconte a ses compagnons
de voyage l'histoire de la famille de Napoléon. Il leur dit que
la mère de ce grand homme, surprise hors de sa demeure par
les étreintes de l'enfantement,