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                             SUR


  UN POÈME ÉPIQUE INÉDIT,
                   D'UN AUTEUR LYONNAIS

                        encore inconnu,

               PAU M. S E R V A N DE      SUGNY.




   C'est chose rare assurément qu'un poème épique digne de
ce nom : tous les siècles réunis en ont produit quatre ou
cinq au plus et beaucoup de nations n'en possèdent aucun.
   La France est-elle de ce nombre ? l'orgueil national répond
que non et cite à l'appui de sa prétention Télémaque et la
Henriade. Mais les peuples étrangers soutiennent que nous
avons tort d'élever au rang d'épopées ces deux ouvrages,
dont l'un est en prose et dont l'autre manque de ce merveil-
leux, de cette élévation et- de ce lointain vaporeux qui sem-
blent être autant de conditions essentielles du genre. Quoi
qu'il en soit, au reste, le poème épique est l'œuvre la plus
haute que puisse exécuter l'esprit humain, et il faut être
doué d'un courage plus qu'ordinaire pour l'entreprendre.
   Aucun de nos grands poètes, Voltaire excepté, n'a osé