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292 LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. avec les confédérés, désire et requiert par vostre moyen au- cune trêve de ma excelse et felice Porte ; c'est pourquoy per- sévérant l'affectionnée fraternité qui a été jusques à mainte- nant entre moy et vous, je la confirme de ma foy impériale, je la veux continuer; et quant à icelle convient, puisque le roy d'Espagne désire que luy soit octroyée ma impériale trêve et que cela vous fera plaisir, il faut qu'il vous restitue et déliure en vos mains toutes les provinces, pays , lieux, et facultés que par cydevant il vous a enlevé, et jusques à pré- sent vous détient et occupe ; et dès qu'il aura fait ce que dessus, il vous plaira incontinent le faire entendre à ma excelse et felice Porte, et puis il sera fait ce qu'il vous plaira; advysant et déclarant qu'accomply ce que dessus , la mienne excelse et felice Porte sera ouverte à un chacun pour quel- qu'effet qu'il y voudra venir, soit pour amitié ou inimitié. Ainsi soit-il. Publié et manifesté à tous pour l'amour de vous. Donné à la moitié de la benoîte lune de Mucarem (c'est-à - dire du mois de may) ; courans les ans de Mahomet 946 en la conservation du domaine et Empire de l'honoré impérial siège de Constanlinople. » Irrités de la déception qu'ils avaient éprouvée, les Vénitiens traduisirent leur dépit par d'infâmes accusations contre Fran- çois I" qui, disaient-ils, ne s'était chargé du rôle de média- teur que pour mieux s'opposer à la conclusion de la paix.Rien ne put convaincre l'ingrate république que cet échec provenait uniquement de Charles-Quint, dont la prétention avait in- disposé le sultan, celui-ci ne pouvant admettre au traité l'ennemi contre lequel il prétendait avoir tant de griefs. La politique ottomane suivit son cours et les hostilités reprirent immédiatement. Cantelmo, parti au mois de mars pour rendre compte de sa mission infructueuse, arriva à la cour de France en môme temps que la nouvelle de la prise de Caslel-Novo par Barberousse, événement qui plongea