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212                   LA VILLE DE PAU.
lettres confidentielles émanées de nos rois, de nos reines et
des personnages les plus célèbres. L'antiquaire admis à fouiller
dans toutes ces richesses que l'archiviste (M.Ferron), a clas-
sées avec un ordre admirable, n'éprouve que l'embarras
du choix. Il trouve , au commencement du XIII e siècle-,
des actes où figure le célèbre Simon de Monlfort, en sa
qualité de comte de Toulouse, souveraineté dont il avait
dépouillé le malheureux Raymond, mais qu'il perdit bientôt
avec la vie, en combattant contre ses nouveaux sujets révoltés.
Les actes de saint Louis sont assez nombreux, et ceux de ses
successeurs le sont encore bien davantage. Mais une des épo-
 ques les plus riches est celle de François I e r . Henri II de
Navarre fut à la fois son beau-frère et son allié le plus
fidèle. Parmi les épisodes de ce temps de guerres acharnées,
nous en avons choisi un sur lequel les archives de Pau jettent
un nouveau jour. C'esl le terrible Charles-Quint qui y joue
le principal rôle.
   Au mois de septembre 1523, François I er se trouvait à
Lyon; il venait d'apprendre que le Connétable de Bourbon
avait levé le masque et passé à l'ennemi. Le 26 du même
mois, ce roi signait des lettres-patentes (dont l'original con-
tresigné De Neufville se voit aux Archives de Pau), et qui
contiennent son traité d'alliance avec Henri II, roi de Navarre,
pour être, est-il dit, amis des amis et ennemis des ennemis.
Il y avait certes quelque courage, de la part de ce dernier,
à s'exposer ainsi aux premiers coups de son redoutable
voisin. Le 11 novembre suivant, Charles-Quint, qui avait
eu connaissance de ce traité, adressait à Henri II la somma-
tion suivante (copiée par nous, sur l'original signé de sa
main et scellé de son grand sceau) :
  Charles, par la divine Clémence, Empereur des Romains,
tousiours auguste; roy des Allemaignes, des Espaignes, des Deux
Sécilles, etc., à hault et puissant prince Don Henry d'AJlebrecht