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;SG LA DIPLOMATIE FRANÇAISE EN ORIENT. entré au service de France par la protection du maréchal de Montmorency ; chargé de diverses missions délicates en Hon- grie, il s'en était tiré avec une sagacité el un dévoûment qui lui avaient valu la confiance de François I e r ; malheureuse- ment il fut longtemps à se familiariser avec notre langue, et l'on peut, en quelque sorte, suivre ses progrès dans ses lettres où il mêle assez plaisamment l'espagnol, l'italien, le latin et le français, ce qui ne l'empêche pas de jouer, plus lard , un grand rôle dans noire diplomatie. L'envoyé passa par Venise el Raguse; une maladie le r e - tint quelque temps à Zara, puis, après un court séjour à Coiistanlinople, il prit la roule de Belgrade où Soliman avait établi son quartier-général. C'est là que lui fut faite la splen- dide réception dont les détails sont consignés dans un Mémoire de Moustapha Djelalzad, secrétaire du Sultan. Son entrée dans le camp eut lieu le 5 juillet 1532, après le coucher du soleil, à la lueur de quatre cent mille torches que les soldats turcs portaient à leurs lances, el au bruit d'une salve de toute l'artillerie. Objet des prévenances les plus gracieuses, Riucon fui admis à l'honneur de baiser la main du Sultan el d'assister à un divan général ordonné en son honneur. De lels préliminaires ne pouvaient que présager le succès des négociations , cependant Soliman , lorsqu'il eut été informé des motifs de la mission, resta inflexible dans sa résolution de continuer sa marche en avant. Ce ne fui pas, toutefois, sans prendre Dieu à témoin que son amitié pour le roi de France l'eût déterminé à s'arrêter, s'il eût été moins engagé dans son expédition , mais au poinl où il en était une cessation des hostilités autoriserait a dire qu'il reculait par crainte de Charles-Quint, el d'ailleurs, ajouta-l-il, l'empereur en s'allaquant au pape se montrait plutôt le per- sécuteur que l'ami des Chrétiens, el ne méritait pas l'intérêt que semblait lui porter le roi de France. Devant une réso-