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                           CESSY.

Car on ne voudrait point, la chose se devine,
Pour les oiseaux du ciel faire de la farine.
Auprès de ce moulin est un pré gracieux,
Vrai tapis d'émeraude a récréer les yeux.
L'aulne, le coudrier, le peuplier blanchâtre,
Forment tout a l'entour un vaste amphithéâtre
Où l'œil du promeneur aime à se reposer.
Un soleil de juillet vient-il tout embraser,
Sentez-vous son ardeur pénétrer dans vos veines,
Approchez : h grands flots l'argent pur des fontaines
Coule dans un bassin de sapin revêtu,
Qui de vous rafraîchir possède la vertu.
Ailleurs, sur un cours d'eau, près d'un chêne qui penche,
Est un rustique banc porté par une planche,
Et, devant, un pupitre où vous pouvez, au frais,
Ecrire à vos amis ou dessiner leurs traits.
Mais l'hiver a jeté son manteau blanc de givre
Sur ces lieux où naguère il faisait si bon vivre ;
Les ruisseaux sont glacés, les prés ne sont plus verts,
Et l'aquilon mugit dans les bosquets déserts ;
Plus de fleurs, leur absence attriste la nature.
Eh bien! si vous aimez les fleurs et la verdure,
Sous ces brillants vitraux, voyez de tous côtés
Du printemps qui n'est plus resplendir les beautés ;
Voyez s'épanouir la tulipe, la rose,
L'oeillet où doucement le regard se repose,
Le riche achiménès, le fuchsia pendant,
La bleuâtre pervenche et le cactus ardent.
Sous des abris moins chauds voyez vivre en famille
Le laurier, l'yucca, l'oranger où l'or brille.
Ainsi, quand les beaux jours se sont évanouis,
Par leurs produits encore les yeux sont réjouis.