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41G ANCIEN MONASTÈRE
qui échut la portion du travail où il fallait représenter le
couvent de la Portioncule. La Mère Elisabeth du St-Esprit
étant douée d'une rare aptitude, peignit plusieurs tableaux
qui ornèrent le chœur et le réfectoire du monastère. Elle des-
sina aussi des plans de leur campagne, et l'archevêque de
Lyon, Mgr de St-George, admira l'habileté de la sœur.
La maison de Bellecour était justement réputée pour sa
discipline ferme et sage. Ce fut là qu'on voulut prendre une
Religieuse pour établir à Villeneuve-lès Avignon un monastère
du même Ordre. La Mère Marie de la Passion fut appelée
à être la fondatrice de ce couvent, et, après quatre jours de na-
vigation sur le Rhône, arriva dans Avignon, le 2 janvier 1692.
Sa vie, depuis.cette époque, ne nous appartient plus. Une
Religieuse d'Avignon, qui ne s'est pas nommée, a consigné
dans un petit volume ce qu'elle savait de la pieuse fonda-
trice, et c'est là que nous avons puisé ces détails (1).
Une autre Religieuse, qui appartenait à une famille distin-
guée, se fit surtout remarquer par son mérite et ses hautes
vertus.
Marie Matthieu était née à Lyon, le 23 juillet 1605, et fut
baptisée dans l'Eglise Sainte-Croix, sa paroisse. L'aïeul de
Marie élait d'une noble famille de Dijon. Pierre Matthieu, père
de cette jeune fille, avait été attiré à la cour de France par
son père, à lui, qui remplissait l'office de porte-manteau
du roi. Le nouveau-venu fut nommé historiographe d'Henri IV
et précepteur du dauphin.
Or, l'historiographe accompagnant partout le roi. se ren-
dit à Lyon, quand le monarque vint y chercher sa future
épouse, Catherine de Médicis. Il se trouvait alors dans no-
ire ville un gentilhomme florentin, qui, pour se déro-
( i ) La Vie de la Rtvtrende Mère Marie de la Passion, etc. T/yon, 17^.
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