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DANS LES UNIVERSITÉS DE L'ALLEMAGNE. 197 une reproductionfidèledes mystérieuses révélations de Berlin. Que les tribunaux se prononcent donc contre Paulus, peu importe ; le monde philosophique tout entier, mis en de- meure par Paulus de connaître et de juger les nouvelles for- mules de la philosophie de l'absolu, doit une véritable re- connaissance au Nestor de la Faculté de Théologie de Heidel- berg. 11 était temps, certainement, de porter une main hardie dans le prétendu sanctuaire, de déchirer le voile dont se cou- vrait un soi-disant demi-dieu. Le vieux théologien qui a eu la hardiesse de faire ce qu'aucun des hégéliens les plus fa- natiques n'a osé tenter, a bien mérité de la philosophie. 11 est permis à la polémique d'être quelquefois un peu tran- chante ; une vivacité qui observe certaines mesures, et qui ne nous empêche pas de rendre justice même à un adversaire, n'est qu'un témoignage honorable de la chaleur avec laquelle chacun des combattants a embrassé sa conviction. La polé- mique de Paulus contre Schelling se tient dans de justes limites. En est-il de môme de celle d'un autre professeur de Heidelberg contre le philosophe de Berlin? Nos lecteurs eux- mêmes en jugeront. Nous ne nous étendrons pas ici sur les travaux que Kapp a publiés sur l'histoire, ou plutôt la philosophie de l'histoire, avant même qu'il ne fut professeur de philosophie à Heidel- berg. Ce sont des fragments écrits, non sans talent, mais, pour la plupart, sans ordre, et dans un style plus oratoire que clair et coulant. Çà et là brillent des éclairs qui déno- tent une intelligence élevée ; l'ensemble trahit un esprit qui malheureusement méprise trop la méthode. Philosophe éclec- tique, et se rapprochant tantôt d'Hegel, tantôt de Schelling, Kapp a montré les mômes qualités el les mêmes défauts dans son Introduction à la philosophie. Les dernières publications de Kapp nous rendent témoins d'une discussion chaleureuse que cet auteur a eue avec Schel-