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EXCURSION DANS LE MIDI. 4T9
ce monument semble être comme une transition entre l'é-
poque romaine et le moyen-âge. Son porche est, au dire des
hommes les plus compétents, l'un des monuments les plus
curieux qu'offre la Provence. Ses proportions élégantes lui
impriment le caractère antique. A cet égard tous les archéo
logues sont d'accord, c'est seulement quand il s'agit de fixer
l'acte de naissance du monument, que ces messieurs ne s'en-
tendent plus. Les uns veulent que ce porche., contemporain
de la nef, soit du temps de Charlemagne, les autres le ra-
jeunissent sans façon de quatre cents ans seulement, et le
font naître au XII e siècle. Les amateurs choisiront.
Pour moi, je m'en tiendrai volontiers au refrain de la chan-
son :
Souvent, pour ne pas se tromper,
Il est sage de ne rien croire.
C'est surtout en archéologie que la chanson a raison. La
science archéologique repose pourtant sur des bases géné-
rales certaines, positives. La grande route qui conduit à celle
science est facile et sûre ; c'est dans les chemins de traverse
qu'on se noie.
Ceci m'a fait réfléchir sérieusement sur une chose bouf-
fonne.
Quand on voyage en touriste, me suis-je dit, et que l'on
s'est arrêté dans quelque ville soit du nord, soit du midi, il
est de rigueur que l'on s'en aille par les rues promener
avec amour ses regards le long des tourelles plus ou moins
gothiques, des pignons sculptés et des fenêtres en ogive. On
doit aussi entrer dans toutes les églises et pour peu que l'on
ait avec soi un marguillier d'honneur ou le bedeau de la pa-
roisse, il est agréable de passer dans l'opinion de ces messieurs
pour quelque savant archéologue ou tout au moins pour un
inspecteur des monuments historiques, ce qui n'oblige à rien.
J'ai un de mes amis dans cette dernière catégorie. Un jour
qu'il était en tournée historique, il aperçut au bas d'une