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110                     TABLEAU ET SAC DE ROMB.
que service, on croyait aller à un haut degré d'urba-
nité que de lui demander quelles eaux, quels thermes
il fréquentait, dans quelle maison il s'était logé.
   Les hommes opulents donnaient par intervalles des
festins d'une longueur et d'un luxe pernicieux; ils
rangeaient dans la première salle de leur habitation
des sportules ou paniers qui pouvaient contenir une
certaine quantité de mets chauds que l'on distribuait
à la foule servile et affamée, qui assiégeait la porte (1).
Ces paniers de nourriture furent ensuite convertis en
larges pièces d'or et d'argent monnayés, ou en pièces
de vaisselle, que se donnaient réciproquement les ci-
toyens du premier rang, dans les occasions solen-
nelles de mariages ou de consulats (2). On délibérait
soigneusement pour savoir si, à l'exception de ceux
envers qui l'on était obligé, il faudrait inviter per-
sonne. Les citoyens sobres et savants étaient évités
comme des êtres malheureux et inutiles; la préfé-
rence se portait vers ceux qui couchaient aux portes
des auriges, et n'avaient souci que des factions du
cirque ; vers ceux encore qui s'adonnaient à l'art
tesseraire (le jeu du trictrac), ou feignaient de connaître
des secrets magiques. Les nomenclateurs, ordinaire-
ment dirigés par un sordide intérêt, glissaient adroi-
tement dans la liste des conviés les noms obscurs
des plus méprisables individus. Quant aux familiers
des grands, c'étaient ces vils adulateurs, ces parasites


  (i) luveual., Sat.,    et Martial, Epigr.,   passim. — Suelon. in Cluud. s i ;
in Néron. 16 ; I'H Domit. 4-7.
  (a) Symmaeh. Epht.iv,      55; ix, [ 2 4 ,