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438                 COUP-D'OEIL GÉNÉRAL

nations longtemps déshéritées, les rudes enfants du nord, sor-
tirent de leurs retraites, réclamant à grands cris vengeance et
liberté, et que l'empire romain chancela sur sa base, prêt à
tomber dans la nuit du chaos, une lumière plus brillante,
ineffable, immortelle, le vrai soleil des âmes, resplendit en
orient. L'étoile de Bethléem se leva sur la terre ; Dieu dicta
son oracle et le monde fut sauvé !
   Mais pourquoi vous rappeler, Messieurs, l'héroïsme de la
Grèce, la majesté de Rome? Ce sont des souvenirs trop
connus, dont la grandeur est devenue banale, c'est un as-
pect familier à vos yeux comme celui des ruines qui nous
entourent. Aussi craindrais-je de n'avoir rien prouvé si mes
exemples s'arrêtaient ici. El cependant dix siècles de progrès, f
de découvertes et de chefs-d'œuvre, qu'on a vus surgir en j
Assyrie, en Phénicie, dans l'Egypte, dans la Perse, pour re-
naître plus brillants encore dans tout le midi de l'Europe,
suffiraient bien pour constater l'effet de ce climat privilégié
du ciel, qui a élevé l'intelligence humaine au plus haut degré
de puissance. De l'orient étaient venus tous les sages qui
avaient civilisé les peuples, de l'orient les brahmes et les
mages, les poètes, les philosophes et les prophètes, de l'orient
était parti l'éclair qui avait illuminé le monde , et la gloire
céleste du Thabor se reflétait au Capitole ! Que restait-il à
produire encore que ce génie actif n'eût enfanté? Ne pou-
vait-il se reposer de ses œuvres , et laisser à un génie nou-
veau, à cette inspiration austère émanée des forêts du nord, j
victorieuse par le glaive, souveraine absolue des pro- \
vinces de l'empire , le domaine des sciences et des lettres \
qu'il semblait avoir épuisé ? N'aurait-on pas pu croire que
les peuples de l'Italie, de l'Espagne , du midi de la France ,
s'endormiraient à celte époque sanglante de la grande inva-
sion des Barbares , où tout semblait perdu pour eux, dans
une morne et sombre apathie comme les Orientaux de nos