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290 LA TROCPE DE MOLIÈRE. L'absence de ces renseignements nous a donné le désir de les recueillir là où ils pouvaient se trouver enfouis. C'est dans ce but que nous avons sollicité et obtenu de M. le directeur de la Comédie-Française d'être admis à compulser les archives de celte société. Voici quel a été le résultat de nos investi- gations. Il existe trois registres de la troupe de Molière. Le premier embrasse du 16 avril 1663 au 6 janvier 1664 ; Le second du 12 janvier 1664 au 4 janvier 1665 ; Le troisième du 29 avril 1672 au 21 mars 1673. À défaut d'une série non interrompue de registres, ceux-ci sont peut-être ceux qu'il était le plus important de retrouver, car ils enclavent en quelque sorte la carrière théâtrale de Mo- lière, à Paris, où sa troupe vint se fixer le 24 octobre 1658, et où il mourut le 17 février 1673. La troupe de Molière ne jouait que trois fois par semaine : les mardi, vendredi et dimanche. Ce long intervalle de l'une à l'autre représentation faisait que la curiosité du public de- meurait un très long temps sans être satisfaite quand une pièce avait réussi, et que son succès se prolongeait pendant des mois entiers, interdisant la scène à tout autre œuvré. Ainsi la Critique de VEcole des Femmes, représentée pour la première fois le 1 e r juin 1663, en compagnie de l'Ecole des Femmes, reprise à cette occasion, fut donnée sans inter- ruption avec cette pièce jusqu'au 12 août suivant : ce n'est qu'à partir de cette époque que les représentations cessè- rent d'être consécutives, et que les habitués virent varier leurs plaisirs. 11 est une autre habitude de la troupe de Molière qui de~ vait donner lieu à de nombreuses et bruyantes réclamations, du moins de la part des auteurs : Molière faisait représenter ses pièces presque tous les soirs ; d'autres noms que le sien figuraient bien rarement sur l'affiche.