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34                        RECHERCHES

cet édifice, tant cette princesse a imprimé, sur ce monument
de son deuil et de sa piété, le sceau de sa personnalité ! Là,
elle repose sous un dais d'albâtre d'une indicible magnifi-
cence ; à ses côtés, Philibert-le-Beau, son époux si regretté ;
partout, à l'extérieur , à l'intérieur de ce royal mausolée,
brillent leurs effigies, leurs devises, leurs chiffres entrelacés,
et les nombreux écussons de leur haute généalogie. Il était
donc indispensable de retracer la vie et les qualités éminenles
de celte princesse flamande, fille d'empereur, petite-fille de
Charles-le-Téméraire. Nous en félicitons l'auteur, car une
belle figure historique, trop négligée par les historiens, s'est
présentée à ses pinceaux.
   Caractère à la fois romanesque et grave, esprit fin et orné,
cœur noble et tendre, telle fut Marguerite, telle nous l'a dé-
peinte son historien. Et quelle étrange et fatale destinée que
la sienne ! Quelle existence traversée par des vicissitudes
bizarres, et dont la dernière moitié occupe un rôle saillant,
principal, dans la politique de cette grande époque de la
Renaissance !
   Aussi, pour retracer cette illustre existence, ces nobles
infortunes, l'auteur des Recherches a-t-ilpuisé à toutes les sour-
ces; historiensflamands,italiens, poètes, chroniqueurs du XVIe
siècle ont été consultés ; plusieurs contribuent au charme
d'une narration attachante, variée, parsemée de citations
piquantes, de particularités neuves, et de graves considéra-
tions historiques.
   Les événements de celte vie dramatique commencent au ber-
ceau de Marguerite. A peine âgée de 3 ans, elle perd sa mère,
Marie de Bourgogne, et devient la proie des habiles ma-
chinations de Louis XI. Déjà ce monarque astucieux avait
accepté, avec serment, pour épouse du Dauphin, une prin-
cesse d'Angleterre, mais la foi jurée était pour lui chose si
minime, et Marguerite était un si beau parti, qu'il n'hé-