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                            IV e ET Ve SIÈCLES.         125

mille livres de poivre (1), ingrédient favori de la cuisine
la plus recherchée des Romains, et que leurs trafi-
quants allaient péniblement chercher dans les Indes (2).
   Honorius voyait de loin les effroyables souffrances
de la Ville éternelle, et vivait retranché dans les ma-
rais et les fortifications de Ravenne, essayant de timi-
des négociations, auxquelles même il ne savait pas se
résoudre. Alaric déclarait qu'il voulait être regardé
comme l'ami de la paix et des Romains, choisissant
les provinces de Dalmatie, de Norique et de Vénétie
pour son nouveau royaume, qui l'eût rendu maître des
communications entre l'Italie et le Danube. Il ne put
arriver à un arrangement, et courut assiéger Rome
pour la seconde fois (409). Pendant qu'il s'avançait le
long de la voie Flaminienne, il envoya les évèques de
différentes villes réitérer ses offres de paix, tant il sem-
blait qu'il eût à cœur de sauver Rome du fer des Bar-
bares ! Cette fois, il cerna le Port-Romain, où se trou-
vaient les greniers de la Capitale; bientôt l'orgueil du
 sénat fut obligé de céder à l'appréhension d'une nou-
 velle famine, puis de recevoir du victorieux Alaric
 un fantôme d'empereur, Attale, qui était Préfet de
 Rome, et ne tarda pas à être brisé par la main qui lui
 avait jeté la pourpre sur les épaules.
   Enfin, après de vaines tentatives pour arriver à la
conclusion d'une paix qu'Alaric était allé chercher à
trois milles de Ravenne, il fallut que les calamités de
Rome expiassent, pour la troisième fois, les fautes et

  (t) Zozim., lib. v.
  (a) Pers. Sal., m et v.