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300 LA TROUPE DE MOLIÈRE. paraît que Baron était tenu à d'autres dépenses plus coû- teuses ; la note suivante nous porterait à penser que le jour- naliste De Visé avait plus de cupidité que d'indépendance. — 10 février 1673: « Donné à M. Baron 220 livres, qu'on lui a avancées pour M. De Visé. » — 13 janvier 1673 :—« Pour un dîner aux Bons-Enfants, A4 livres. » Les Bons-Enfants étaient sans doute un ca- baret de la rue de ce nom, voisin du théâtre, où la troupe aura fait un repas, un mois avant de perdre son directeur. — 24 février 1673: — « ON N'A POINT JOUÉ DIMANCHE (19) ET MARDI (21) A CAUSE DE LA MORT DE M. DE M o - LIÈRE, LE 17e, â 10 heures du soir. » Outre ces journaux tenus par La Thorillière, gentilhomme et ancien capitaine de cavalerie, qui s'était fait comédien de la troupe, il en existait encore un, il y a peu d'années, aux archives du Théâtre-Français, portant pour titre : Ex- trait des recettes et des affaires de la Comédie depuis Pâques de l'année 1659, jusqu'au 31 août 1685, appartenant au sieur de La Grange, l'un des comédiens du Roi. Malheureu- sement ce registre a disparu du dépôt qui le renfermait. Force nous a donc été de nous borner aux renseignements de La Thorillière, chroniqueur peut-être moins spirituel que de La Grange, l'éditeur du Molière de 1682, mais, à coup sûr, historien scrupuleux, et surtout comptable exact, car nous le voyons écrire, à la date du 21 octobre 1672 : on me doit deux chandelles. {Revue rétrospective).