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DES PÈRES DE L'ÉGLISE DE LYON. 2ÃÃŽ n'avons de Leidrade qu'une Lettre à Charlemagne, mais cette pièce est un document de grand prix, car elle roule tout en- tière sur les travaux religieux que ce prélat faisait faire à Lyon, sur les Ecoles alors en vigueur et sur les Eglises qu'il réparait. La Bibliothèque de Lyon possède une copie ma- nuscrite de cette Lettre, copie qui diffère en quelques points de la version connue, mais qui mériterait d'être publiée, car elle aiderait à relever quelques fautes de l'édition donnée par Baluze. Agobard eut pour successeur Amolon, qui était fort versé dans la connaissance du grec et de l'hébreu. Comme son devancier, il eut à combattre quelques superstitions, le fit avec un zèle tempéré par la prudence, et soutint son Eglise contre les manÅ“uvres des Juifs, dont le crédit augmen- tait chaque jour. Amolon adressa une lettre à Gottescalk, et publia quelques écrits sur la prescience de Dieu et la pré- destination. La même question théologique fut traitée par saint Remigius, successeur d'Amolon, et pontife très distin- gué. Les opuscules de ces deux évêques figurent dans la grande Bibliothèque des Pères imprimée à Lyon au XVIIe siècle. En reproduisant ces divers traités, il y aurait à écrire, avec une étendue convenable, l'histoire de saint Remigius et d'Amolon, car ils jouèrent un assez grand rôle dans les dé- bals religieux de cette époque. Le Diacre Florus, un des hommes qui honorèrent le plus l'Eglise de Lyon, avait évité les erreurs de Gottescalk, en combattant le système pélagien de Jean Scot Erigène. Mais ce n'est pas comme théologien, c'est comme poète qu'il est connu. Il dirigea les Ecoles de Leidrade, et certes peu de personnes auraient pu remplir aussi bien ce noble rôle de Maître. Les vers de Florus ne sont que ce qu'ils pouvaient être en ce temps-là , quoiqu'il y eût des poètes plus habiles que le vertueux et savant Diacre ; mais du moins, on ne sau-