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222 ANCIENNES INSTITUTIONS RELIGIEUSES DE LYON. « Je ne finirais pas, s'il me fallait ajouter mille aventures dans ce goût. Dieu s'en servait pour me faire arriver par degrés à la vocation religieuse, pour laquelle j'avais toujours eu une si forte aniipathie. Les dames qui avaient pour moi des bontés que je n'oublierai jamais, s'étonnaient de ce que, m'assujé- tissant à toutes leurs observances, je ne faisais pas à Dieu l'entier sacrifice de ma liberté ; je les priai de ne me parler ja- mais d'engagement, si elles voulaient que je demeurasse avec elles jusqu'à la mort. Elles ne m'en parlèrent plus effective- ment; mais elles me donnèrent à lire la vie de madame de Montmorency, qui se fit religieuse de Ste-Marie, après la ca- tastrophe de son mari. Leur intention, en me donnant cette lecture à faire, ne fut pas sans fruit. Je fus touchée de l'exem- ple de cette grande dame ; j'y réfléchis profondément, et fis part de mes réflexions au Père de Veaux, qui m'y fortifia, et m'assura que le plus grand sacrifice qu'il me restait à faire à Dieu, était celui de ma liberté. 11 ne m'apprenait rien de nou- veau, je le sentais bien. C'était au mois de juillet 1724 que ceci se passa. « Lorsque j'eus fait part à la Supérieure et aux Religieuses de mes premières dispositions au sacrifice de cette liberté si chérie et si mal employée jadis, leur amitié pour moi prit un nouvel accroissement ; je fis venir de Paris ma parente, pour régler mon temporel, parce que je complais prendre l'habit de Sainte-Marie quelque temps après. Ces saintes Religieuses crurent m'affermir encore dans ma vocation, en me donnant à lire la vie de dom Jean de Rancé, réformateur de la Trappe ; mais, grand Dieu! quelle attrape, quand j'eus reconnu, dans cet abbé pénitent, une conformité si grande entre les égare- ments de sa jeunesse (toute proportion gardée), et ceux de la mienne ! Pour lors il ne fut plus question de règle douce ; je promis à Dieu, de toute l'étendue de mon cœur, d'imiter, au- tant qu'il me serait possible dans ses austérités ce saint