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IV e ET Ve SIÈCLES 105 Néanmoins, comme la plus grande partie de l'Em- pire suivait l'exemple et les moeurs de la Capitale, il importe de reproduire, du moins en abrégé, le tableau tracé par une main habile qui ne flattait pas les con- temporains. Malgré son acheminement vers la vieillesse (t), Rome était regardée encore comme la reine du monde; le nom de la Ville éternelle (2) et de son grand peuple imprimait encore du respect aux nations vaincues ; l'antique majesté du Sénat conservait du prestige, mais la légèreté et l'extravagance de quelques no- bles venaient ternir cette vieille splendeur. Disputant entre eux de gloriole et de puérilité dans le choix de leurs titres, ils adoptaient les noms sonores de Rebu- rius, de Fabunius, de Pagonius, de Tarracius, pour imposer à une foule ébahie. Ils s'imaginaient qu'une statue de bronze ou de marbre devrait éterniser leur mémoire, et attachaient plus de prix à une vaine effigie qu'à la conscience d'une bonne et bon* nête action. Ils apportaient un extrême soin à faire couvrir de lames d'or ces monuments de leur vanité. On en voyait qui mettaientleur amour propre à se montrer sur de hauts carrosses (S), qui étaient souvent d'argent mas- ehapitre de son Histoire, un tableau de Rome au ive siècle. Nous reprenons en grande partie les mêmes matériaux, en y ajoutant d'autres témoignages, el eu mettant quelquefois à une meilleure place des alinéas que Gibbon avait fauti- vement disposés. (i) Iam vergens in seuiiun. Amm. Murccll., xiv, 6, 4-5. (2) Urbem aelcrnani. Ibid., [-2. (3) lu oarrucis solito altioribus. Ibid., xiv, 6, 9-10-