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120 TABLEAU ET SAC DE ROME. Jérôme, obtinrent une grande réputation. Le premier des trois appartenait à l'Asie, et avait écrit en iambes grecs ; les deux autres, qui ont un nom latin, furent représentés sur les théâtres de Rome. Marullus risqua même des plaisanteries contre les deux Antonins, sous le règne desquels il vécut(1). La pantomime fut portée à un haut degré de perfec- tion sous l'empereur Auguste, par Pylades et Balhyl- lus, qui eurent de nombreux disciples (2) ; car cette dégradation de l'art dramatique, laquelle était, du reste, fort savante, obtint à Rome la plus insigne fa- veur jusque vers la fin du VIe siècle. Le lascif Bathyl- lus dansait-il l'histoire de Léda? il savait, par sa chi- ronomie, éveiller au cœur des femmes romaines les sentiments d'une criminelle délectation (3). Rien ne pouvait comprimer cette déplorable licence des mi- mes, des pantomimes et des histrions de tout genre, qui se jouaient des Dieux mêmes auxquels tant de ci- toyens croyaient encore officiellement. Les Docteurs de l'Eglise protestèrent éloquemment contre ces divers ( : ) Adepti imperium, ita civiliter se ambo egerunt, ut Ienitatem Pii nemo desideraret, quum eos Marullus, sui temporis mimographus, cavillando impune perstringeret. Iulius Capitolinus, in M. Antonino philos, cap. 8, pag. 3 a o , edit. Varior. (2) Stat per successores Pyladis et Bathylli domus. Harum artium raulti sunt discipuli, raultique doctores ; privatim urbe tota sonat pulpitum. Senec. Raturai. Quacslion. vu, 32, 1. — Sueton. in Calig. c. 5 3 . — B u r e t t e , M(m. de l'Acad. des Insciipl., tom. 1, pag. 128 et suiv. — A t h e n . Deipnos., lib. 1. (3) Cygnus sluprator peccat inter pulpita, Saltal Touantem tauricornem lydius, etc. Prudent. Peristeph. x, 2 2 1 .