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280 VAISE. constructions basses et incommodes rappellent les vieux bourgs de France, en forme la plus grande partie. Aucune loca- lité n'a autant souffert que Vaise des inondations, et surtout de celle de 1840 , où elle a eu 239 maisons renversées. Aujourd'hui ces désastres sont presque entièrement réparés. Sa population est, d'après le recensement de 1841, de 5503 personnes. On n'y compte que 250 métiers à tisser la soie ; sa superficie est de 344 hectares. Cependant Vaise est une ville d'avenir, et ne peut mentir à sa destination. Les rochers qui l'entourent peuvent lui four- nir à peu de frais les matériaux et les remblais nécessaires à l'exhaussement et à la construction des anciens et nouveaux quartiers, et la Saône lui apporte les bois de charpente. Vaise, par sa position, est destiné aux grandes usines et aux ma- gasins d'entrepôt. Il possède plusieurs pompes à feu ; il a un port de radoub pour les bateaux et les bâtiments à va- peur. Qu'un autre Perrache se présente, et Vaise, à l'exemple de Venise, sortira des eaux riche et industrieuse. Que le chemin de fer de Paris à Lyon établisse là son débarca- dère, et Vaise est appelé à un rapide accroissement, à une fortune nouvelle. La campagne la plus riante est à ses portes. Rien de plus pittoresque, en effet, que le vallon de Roche-Cardon, où Jean- Jacques Rousseau aimait à égarer sa rêverie auprès de celte fontaine qui a retenu son nom. Mais, hélas ! combien est changé ce vallon depuis qu'une grande route le traverse, et que, sans pitié pour les souvenirs qu'il rappelle, on a déraciné ses plus beaux arbres, fait taire ses ruisseaux aux doux murmures et ses jaillisantes eaux, et troublé le concert de ses rossignols. Rien de plus agreste encore que tous les sentiers qui vous conduisent aux nombreux hameaux assis sur les flancs des coteaux que domine le Mont-d'Or au triple sommet !