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LE P. BERAUD. 249 toujours la physique et la géométrie s'appuyer mutuellement, beaucoup d'ordre et de clarté, un style pur, sage et dégagé de ces faux brillants qui nuisent plus à la vérité qu'ils ne l'embellissent. L'académie de Bordeaux lui adjugea le prix, et ce premier triomphe fut le prélude de plusieurs autres. Deux ans après il obtint une nouvelle couronne dans le mô- me lycée; il s'agissait d'une question neuve: savoir, s'il y avait quelque rapport entre le magnétisme et l'éleclricilé ; on n'avait point encore fait les découvertes qui semblent l'é- tablir aujourd'hui, ou du moins Franklin n'avait pas encore fait part de ses travaux aux physiciens. Le P. Beraud fut cependant pour l'affirmative; il fit plus, il assigna une même matière pour cause de l'un et de l'autre. Il n'existe aucun corps perméable à la matière magnétique, qui n'offre aussi un libre passage aux émanations électriques ; cette matière qui les pénètre doit exister partout, elle doit être infiniment subtile et douée d'une élasticité parfaite, L'éther, ce fluide que Newton n'a pas hésité d'admettre sous les noms d'esprit subtil, de milieu éthérê. lui semble jouir de ces avantages, et être seul capable d'opérer ces phénomènes-, dont l'aimant et l'électricité diversifient les merveilles en mille manières. Son principe est simple ; la matière élhérée plus raréfiée dans un corps que dans l'air ambiant, produira les effets du ma- gnétisme ; plus condensée dans ce même corps que dans le fluide qui l'environne, elle opérera les effets de l'électricité. Je n'entreprendrai pas d'analyser les conséquences qu'il en lire, il m'a paru qu'on ne pouvait les suivre que dans l'ouvrage même ; ses preuves tiennent à des systèmes qui ne seront pas avoués de tout le monde. Mais en physique quels sont les faits qu'on osera tenter d'expliquer, si on veut se borner à l'évidence? Nous marchons à tâtons, dirigés par une faible lueur ; le plus heureux est celui qui s'éloigne le moins du but. 16 *