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DE SAINTE-ELISABETH DE BELLECOUR. 417 ber au ressentiment d'un beau-frère jaloux des avantages que le pape Clément VIII, leur proche parent, lui avait ac- cordés en mourant, s'était éloigné de l'Italie, emmenant avec lui ses deux filles. Il maria l'ainée à Lucques, et, après son ar- rivée à Lyon, donna à Pierre Matthieu la cadette, âgée seule- ment de treize ans. Ce fut de ce mariage que naquit Marie Amélie, depuis en religion la mère Magdeleine du Sau- veur. Après une adolescence passée avec ce calme doux et pieux, que la famille savait si souvent garder en ce temps-là , Marie puisa dans l'exercice caché delà piété et delà charilé, un vif désir du cloître. Son père avait disparu de ce monde, accom- pagné des pleurs et des prières de sa fille. Celle-ci était dans sa dix-neuvième année. Elle se présenta au couvent de Sainte- Elisabeth de Bellecour, y entra le 21 novembre 1623, et y fut revêtue de l'habit de pénitence du Tiers-Ordre de Saint- François. L'épreuve du noviciat terminée, elle fit profession le 22 novembre 1624. Sa mère et sa sœur, quelques années après, se retirèrent à la Visitation de l'Antiquaille. Le 19 mars 1642, Marie Matthieu fut élue supérieure de son monastère. Après les six ans de supériorat, elle fut nommée vicaire le 28 avril 1648, et continua d'en remplir l'office jusqu'en 1654. J-B. Matthieu, frère de Marie, ne cessa, par affection pour elle, de faire à sa maison des présents considérables. Ce fut de lui que vint un beau tabernacle doré, qui enrichissait le grand autel ; ce fut à lui que les Religieuses durent la chapelle de la Vierge et celle de St-Jean-Baptisle. Il fonda, en cette Eglise Sainte Elisabeth, une messe perpétuelle. Son épouse, à son tour, éleva la chapelle de Sainte-Marguerite, offritun beau tableau de Notre-Dame de la Maior, et donna les perles, les diamants, les pierreries fines qui enrichissaient le soleil dans lequel reposait le Saint-Sacrement. 27