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I)E SAINTE-ÉMSABETH DE BELLECOUR. 415 Sainte-Elisabeth, elle mourut le 23 juin 1642, à l'âge de 63 ans. Il y eut un grand concours de monde à ses funérail- les; la sacristaine et les autres religieuses ne suffisaient pas à faire toucher au corps de la pieuse défunte les chapelets qu'on y apportait, et celui qui pouvait obtenir quelqu'une des fleurs dont on couvrit sa bière, s'en retournait heureux de ce religieux souvenir (1). Le premier monastère de Ste-Elisabeth vit, entre autres Religieuses d'une édifiante vertu, la Mère Marie de la Passion, appelée dans le siècle : Claudine Chapuis de Corgenon. Elle était fille de Matthieu Chapuis, baron de Corgenon en Rresse, et avait vu le jour à Lyon, le 2 septembre 1643. Bien jeune encore, elle se prit de dégoût pour le monde, et avec une amie fort jeune aussi, Mllc Dugaz, alla humble- ment demander une place au monastère de Ste-Elisabeth, à Bellecour. Elle y avait déjà une sœur et une tante de son père. Les deux nouvelles poslulantes furent très-bien accueillies de la Mère Matthieu, alors supérieure du monastère. Claudine de Corgeron se mit ensuite sous la direction spirituelle d'un ecclésiastique savant et éclairé, l'abbé Villemot, chanoine de St-Nizier et promoteur de Mgr Camille de Neufville. Il avait même été aumônier de Ste-Elisabelh, et en connaissait tou- tes les Règles. On parlait de ses prédications, et les pauvres recevaient la plus grande partie des revenus que lui appor- taient ses bénéfices. La Révérente Mère Paturle, qu'on appelait Elisabeth du Saint-Esprit, dirigeait alors une tapisserie en broderie repré- sentant l'histoire de St-François d'Assise, et destinée au chœur de l'église du monastère. Elle y employa la Mère Ma- rie de la Passion, qui excellait dans ce genre d'ouvrage, et a (i) Abrégé de la Vie de la vénérable mère Magdeleine de Saint-François, etc., à la suite de, la Vie de Grolenet, pag. 567, (i °4-