page suivante »
394 RÉSUMÉ DE LA QUESTION danger à une distribution publique et séculaire dans une grande ville. Les travaux de MM. Bineau et Fournet no laissent aucun doute sur leur faculté fortement incrustante. Quand bien même la seule inspection des lieux qu'elles parcourent et le témoignage des in- dustriels qui en font usage ne seraient pas venu l'attester. Cette déplorable propriété pouvait déjà être prévue et annoncée par la théorie seule. M. Gueymard, ingénieur des mines à Grenoble, qui s'est longtemps occupé de ce sujet, a trouvé qu'une eau quel- conque, contenant plus de 25 grammes de substances salines par litre, était trop incrustante et devenait impropre à un bon service de distribution dans des conduits de fonte (1). Si nous consultons les analyses de M. Bûieau, nous trouvons que les eaux de Royes, Ronzier, Fontaine et Neuville conliennent 26 et 1/2 de substances salines par litre ; l'eau du Jardin des Plantes en contient 99. On a cité l'exemple des eaux de St-Clément à Montpellier, qui depuis 78 ans fournissent aux besoins d'un service vaste et régulier. Cet exemple ne nous semble pas heureusement choisi. Des incrus- tations salines de la grosseur d'un rocher ont été présentées, il y a trois ans, à la Société d'Agriculture, par M. Jules Rénaux, di- recteur de l'usine à gaz de Montpellier ; ces incrustations sortaient des conduits où circulait l'eau de la source St-Clément. Il est cer- tain que nos conduits à Lyon se sont encombrés de pareilles in- crustations; dans trente ans le volume de l'eau achetée et dérivée aura diminué de moitié, dans soixante nos fontaines seront taries. Pourtant la nature chimique des eaux de St-Clément est moins saline que celle de Royes. Je ne m'occuperai pas des divers moyens proposés pour prévenir l'incrustation, soit par M. Vicat, soit par M. Jourdan,uon plus que des tuyaux de verre de M. Bergeron. Tous les procédés sont peu ou pas expérimentés. Un service public aussi grave, aussi dispen- (i) Rapport de M. Terme, pag. 137. (2) Rapport de M. Terme, pag. 138.