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DES EAUX A LYON. 395 dieux qu'une fourniture d'eaux potables à une ville telle que Lyon, ne doit pas s'appuyer sur des probabilités. 11 faut donc rigoureusement conclure: 1° Que rien n'est plus incertain que la quantité des eaux de source, sortant du tunnel; 2° Que leur faculté incrustante est telle que dans un demi siècle, le service de ces eaux serait anéanti, le système de distribution perdu, l'industrie, les ménages, la voirie, les monuments hydrau- liques complètement privés d'eau. Tel est le résultat auquel nous conduit logiquement l'examen des travaux scientifiques accomplis jusqu'à ce jour sur cette partie de la question des eaux. Quant à la dépense, elle est bien supérieure à celle de tout sys- tème contraire. Ces eaux : 1° Il faut les acheter à des propriétaires qui ne veulent pas les vendre (1) et qui ne les abandonneront qu'après avoir lutté contre tous les progrès de l'expropriation forcée ; 2» Il faut les conduire à la hauteur du Jardin des Plantes par un canal souterrain de 12,830 mètres de longueur, creusé à 50 ou GO mètres de profondeur, à travers toutes les chances de pa- reilles constructions ; 3» Il faut une machine à vapeur pour élever l'eau nécessaire à l'alimentation des hauts quartiers, et un local pour loger cette machine, qui devra être double pour prévenir toute interruption de service par cause de réparation. La dépense sera donc énorme. Je sais qu'on répondra que cette question regarde la compagnie chargée de ce travail, mais, en définitive, comme les eaux seront payées par ceux qoi les boiront, on doit craindre que cette coûteuse tentative n'aille grossir le nombre de ces entreprises municipales ou départemen- tales dont nous entendons chaque année déplorer l'exécution et les charges. (i) Voir la délibération des Conseils municipaux de Neuville, de Cailloux- sm-Fontaine, de Cuire et Caluire, de Rochetaillé ; Mémoire de M. Dumont, pag. i63 et suiv.