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DES EAUX A LYON. 393 Il nous faut donc dans tous les cas, et forcément, une distribution des eaux du Rhône. Cette nécessité est reconnue et déclarée au nom d'une commission spéciale nommée par la Société d'Agriculture. Relativement à la pureté chimique des eaux de source, avec M. Dumont nous craindrons que le tunnel qui les amènera à Lyon n'altire à lui quelques unes des sources qui se trouveront dans son voisinage. Je défie, dit cet ingénieur, qu'on puisse me citer un travail souterrain de 12,000 m de longueur, qui n'ait pas exigé des travaux d'épuisement longs et coûteux (1). Parce mélange, quelle sera la nature de l'eau amenée à nos fon- taines? Que l'eau des sources rapprochées de Lyon, est tellement saturée de sulfate de chaux, qu'elle en devient impotable. Le Jardin des Plantes nous en offre l'exemple. Ce système de con- duits souterrains récèle donc des chances d'altération, inconnues jusqu'au jour de l'achèvement du tunnel et qui alors seront sans remède (2). Nous devons encore à M. Tissier une observation importante. Ce chimiste qui s'est occupé avec M. Montfalcon de l'analyse des eaux minérales de Neuville, a constaté l'existence de sources fer- rugineuses, au penchant de la colline située en deçà de Neuville. Il est évident que si une seule de ces sources se confond à l'eau du tunnel, c'en est fait de leur pureté et de leur emploi en teinture. C'est donc avec raison que nous affirmons qu'on ignore la qualité de l'eau des sources de la rive gauche de la Saône, au sortir du tunnel projette de Neuville à Lyon. Ce n'est pas là toutefois le reproche le plus grave qu'on puisse adresser à ces mêmes eaux. Leur constitution chimique qui est assez pure pour la rendre poîable à Neuville et à Royes, ne l'est pas assez , il s'en faut considérablement, pour l'appliquer sans (() Klat actuel delà question des eaux potables, pag. i33, lig. 22. (2) Nous venons de consulter un Mémoire tout récent sur les dangers immi- nents dont sont menacés les propriétaires de puils et de sources à la Croix- Housse et à Caluire. Cet excellent travail est dû à M. Métayer Descombes. ( Imp. de L. Eoitel).