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388              DES SYSTÈMES DE CONCESSION

coût de construction des chemins de fer, et auxquelles il
donne un bénéfice définitif annuel, s'élevant seulement,
par rapport à ce capital, à la quotité proportionnelle de
2,90 °/0. Ce système, entraînant la condition de courtes con-
cessions, produit tous les inconvénients résultant des baux à
courts termes. Il rend plus difficile et moins libre la reprise
de possession des chemins de fer par l'État, tout en parais-
sant établir en principe l'exercice de ce droit. Enfin, en mô-
me temps qu'il impose au trésor public des charges à peu
près égales à celles qui seraient la conséquence de la cons-
truction absolue et de l'exploitation par l'État, non seulement
il ne produit pas les avantages que ce système désirable don-
nerait au pays, mais encore il aggrave les inconvénients ré-
sultant de l'intervention des compagnies.
    Le système de la construction complète par les compagnies,
 est un emprunt fait à des conditions aléatoires par l'effet
desquelles l'État ne peut que perdre et perdre beaucoup sous
 tous les rapports. Ce système dégrève l'État de l'obligation de
coopérer au coût de construction des chemins de fer ; mais
il aliène pour un terme infiniment prolongé l'usufruit ab-
solu d'une propriété publique dont certainement, dans trente
ou quarante années, les produits dépasseront de beaucoup
les calculs prévisionnels par lesquels on essaierait de les éva-
luer. Ce système permet, il est vrai, le rachat de cet usufruit ;
mais il soumet cette mesure à des conditions qui la rendent
infiniment onéreuse. Enfin, si son application soulage les fi-
nances publiques, elle oblige à demander aux capitaux pri-
vés des sommes énormes qu'il leur serait difficile de fournir
sans diminuer l'utile appui qu'ils donnent aux industries na-
tionales, sans causer ainsi de déplorables perturbations.
   Quant aux résultats financiers que produirait ce système,
ils se bornent à économiser des dépenses dont la somme
réunie s'élèverait, en 80 années, à la parité de 900 millions.