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                    DES CHEMINS DE FER.                     385

 ploitalion par l'Etat, système rationnel et profitable, à l'a-
 doption duquel s'oppose seulement l'évidente impossibilité de
 trouver, dans les ressources publiques, les moyens de fournir
 à l'énorme augmentation de dépenses que ce système impo-
serait.
    Pour résumer les conséquences désastreuses qui résulteraient
de l'application du système de fermage, nous ne croyons
pouvoir mieux faire que de citer ici l'opinion exprimée,
sur cette question importante, par M. le comte Daru, rap-
porteur de la commission chargée, par la Chambre des Pairs,
d'examiner le projet de loi sur les chemins de fer du Nord.
Cet honorable pair termine en ces termes une appréciation
pleine de justesse et de clarté sur le système du fermage :
    « Limiter trop la jouissance d'un chemin de fer, c'est mé-
connaître complètement les conditions organiques d'existence
qui doivent être données à une compagnie, si l'on veut qu'elle
fasse un bon service.
    « L'intervention de l'industrie privée, en matière de tra-
vaux publics, n'est raisonnablement acceptable que dans les
formes qui rendent son concours utile et fécond, savoir :
l'apport d'un gros capital pour que les concessionnaires
soient intéressés à appliquer leur intelligence à leur gestion,
et un certain avenir pour qu'ils ne vivent pas au jour le jour,
et qu'ils soient conduits à améliorer sans cesse les moyens
de circulation qui leur sont remis.
    « C'est une chimère, selon nous, que de vouloir à la fois
obtenir tous les avantages de l'exploitation par les compa-
gnies, et ceux de l'exploitation par l'État. 11 faut choisir: ou
bien repousser l'industrie privée, ou bien lui ouvrir un
champ assez vaste pour qu'elle puisse y déployer ses forces
et lui donner une tâche qu'elle ait intérêt à bien remplir.
    « Nous repoussons donc formellement la pensée des courts
fermages. »
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