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                    DES CHEMINS DE FER.                    383

ment pour                                        375 millions
au coût de construction des 2,500 kilomètres de chemins
de fer à concéder, et il laisserait à la charge des compa-
gnies l'obligation de fournir un capital d'égale importance.
Le mode de fermage, détruisant le sage équilibre de cette
répartition, demanderait aux capitaux privés seulement 125
millions et augmenterait de 250 millions la dépense impo-
sée à l'Etat qui devrait alors débourser l'énorme capital
de                                               625 millions.
On ne saurait considérer sans inquiétude ce lourd accrois-
sement de dépenses. Le moindre des inconvénients que
produirait celte obligation, ce serait d'alonger infiniment les
délais nécessaires pour l'achèvement des chemins. L'Etat
devrait, en ce cas, faire concorder la marche des travaux
avec la quotité des ressources successivement disponibres
chaque année. Il suffirait d'un événement politique un
peu grave, ou d'une crise financière, pour que les construc-
tions commencées fussent forcément interrompues faute d'ar-
gent pour les conlinuer. Il est probable qu'en de telles cir-
constances un emprunt public serait fort onéreux, si non
même impossible. Il faudrait donc opter entre la suspen-
sion indéfinie des travaux et la concession à des compa-
gnies. La suspension des travaux serait funeste; et il pour-
rait bien arriver que, vu les difficultés du moment et même
en faisant des conditions meilleures que celles dérivant ^a
système de 1842, on eût de la peine à trouver des compa-
gnies qui voulussent achever les chemins.
   Si pourlanl, par l'effet d'un tour de force financier sur-
passant toute prévision, on inventait quelque moyen d'assu-
rer à l'Etat, au titre de simple prêt, la coopération de capi-
taux suffisants pour subvenir, sans aucune chance de relard, à
toute la dépense mise à sa charge parle système du fermage,
pourquoi donc resterait-on arrêté en si belle route et si près