Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     DES CHEMINS DE FER.                     339

Europe, on se trouve rassuré contre les chances de guerre.
    Depuis que la paix de 1815 a rétabli la libre circulation
du commerce dans le monde, tous les peuples civilisés se
sont élancés avec une nouvelle ardeur dans la carrière in-
dustrielle. Les progrès ont été plus ou moins lents, les succès
plus ou moins développés, suivant que chaque nation a été
plus ou moins ingénieuse et active, et plus ou moins puis-
sante ; mais chez toutes, la masse de certains produits dé-
passant les besoins de leur propre consommation, force a
été d'aller chercher à l'étranger la vente de ces excédants.
Il est résulté delà que, malgré les entraves restrictives qu'im-
pose au commerce le fâcheux système, trop généralement
adopté, des protections exagérées aux industries nationales,
le^s peuples ont été forcés d'établir entre eux des relations
d'échange et de bonne amitié. Par la seule marche des faits,
les causes qui avaient déterminé cette bonne harmonie gé-
nérale ont augmenté leurs forces à mesure qu'elles exerçaient
leur influence. Les choses en sont venues à ce point que les
intérêts industriels, autrefois soumis aux volontés de la p o -
litique, dominent aujourd'hui sur elle. Les relations com-
merciales établies entre tous les peuples du monde ont lié
leurs intérêts en une solidarité puissante. Ces intérêts sont
partout les mêmes : ils veulent la libre et facile circulation
des hommes et des choses, parce que de cette libre circu-
lation dépend le succès des industries, c'est-à-dire l'écou-
lement des produits industriels. Et comme la guerre entra-
verait nécessairement cette liberté de circulation si nécessaire,
tous les peuples ont intérêt à conserver la paix. Sans doute,
il ne faudrait pas accepter ces faits comme un empêchement
absolu a une guerre; ce serait la une erreur et un danger.
On doit seulement en conclure que tous les peuples désirent
le maintien de la paix, parce qu'ils en ont besoin ; on doit
en conclure que, pour déterminer une guerre, il faudrait