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VAISE. 277 ayant découvert entre eux quelques signes d'intelligence, coururent en avertir le Gouverneur Antoine d'Albon. Celui- ci fit fermer sur-le-champ la seconde porte de Vaise du côté de Bourgneuf, et en tripla la garde. Le Consulat assem- blé donna ordre aux étrangers arrivés depuis peu de sortir de Lyon par une autre porte. Les habitants s'armèrent, et plusieurs s'étant rendus dans une hôtellerie de Vaise, y trou- vèrent un considérable dépôt d'armes dont ils s'emparèrent après une faible résistance qui coûta la vie à deux arquebu- siers. On assura dans le temps que ce fut dans la même mai- son que les Calvinistes formèrent le premier projet delà con- juration d'Amboise, dont l'un des principaux buts était de se saisir de la personne du jeune roi François premier. Le com- plot ayant été entièrement déjoué, ils se convoquèrent â Nantes, et douze de leurs principaux sectaires partirent alors de Lyon pour se réunir en Bretagne aux autres députés. Henri II, venant à Lyon quelque temps après avec sa femme, arriva dans le faubourg de Vaise, au logis du Mou- ton, dans une gondole très ornée, et s'avança lentement sur la Saône au bruit des acclamations publiques. Un vaste balcon, divisé en arc de triomphe, couvert d'un drap de soie verte avec des glands en argent, et où brillaient de toutes parts les croissants que le roi avait pris pour emblème, le reçut avec toute sa cour. Celle-ci était formée de la reine, du dauphin, des frères du roi, des cardinaux de Guise, de Vendôme, de Bourbon, de Lorraine et de la Chambre, du duc de Nemours et du prince de la Roche-sur-Yon. C'est sur ce balcon que le Monarque reçut les compli- ments de tous les corps. D'abord, parurent le maréchal Saint- André, gouverneur de la ville, et toute la noblesse qui l'accom- pagnait, puis le cardinal de Ferrare, archevêque de Lyon, suivi du chapitre St.-Jean et de tout le clergé. On vit ensuite le capitaine de la ville à la tête de 338 arquebusiers habillés