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278 VAISE. de salin blanc, rayé d'or, avec des morions et des arquebuses dorées. Le prévôt des marchands conduisait les archers à che- val, ayant des cottes de maille et des baguettes à la main. Enfin, chaque compagnie des arts et métiers se présenta sous ses enseignes particulières, et précédée d'une musique mili- taire. On peut juger du commerce, du luxe et de la popula- tion de Lyon à celte époque par le nombre des artisans qui furent en état de paraître en uniforme somptueux. Les teinturiers étaient au nombre de 446, les imprimeurs de h13, les fondeurs de 310, les cartiers de 306, les chapeliers de 256, les maçons de 292, les pelletiers de 187, les cordon-, niersde 172. L'habit général de ces diverses compagnies était collet et habit de satin découpé, garnis de boutons et de filets d'or avec les souliers de velours. Les orfèvres qui parurent au nom- bre de 226, s'étaient distingués en semant sur cet uniforme des croissants d'argent massif. On peut observer qu'alors les cartiers étaient plus nombreux à Lyon que les professions uti- le?, tels que les chapeliers et les cordonniers. Après ces compagnies bourgeoises vinrent les cinq nations étrangères commerçant à Lyon, et y formant des corpora- tions à part. D'abord, parurent les Lucqois, vêtus de longues robes de velours noir, montés sur des chevaux richement har- nachés, et précédés de quatre excellents écuyers qui firent plusieurs tours d'équitation sans selles et sans étriers. Les Florentins leur succédèrent au nombre de cinquante. Montés sur des chevaux d'Espagne, et vêtus tous de longues robes de velours cramoisi, doublées de drap d'or, ils étaient suivis d'une nombreuse livrée portant les couleurs du roi, c'est-à -dire, habiilée de satin blanc bigarré de noir. Les Génois, les Mila- nais et les Allemands se montrèrent avec la même magnifi- cence. Les Genevois ne voulurent se présenter que hors de rang, à cause d'une contestation qui s'éleva entre eux et les