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  par la présence des ennemis qui en faisaient le siège. En
  1369 et 1392, elle ne fut célébrée que le mardi avant la
  Saint-Jean. Mais, vers 1395, les contestations survenues entre
  la Ville et l'Eglise s'envenimèrent au point qu'il fut impossible
 de s'entendre, et que la bonne harmonie demeura rompue
 pour longtemps. A la suite de ces querelles, les citoyens ayant
 refusé, vers l'an 1400, de rendre leurs devoirs accoutumés au
 Chapitre, celui-ci refusa de son côté de célébrer la procession
 à Saint-Nizier ; il la lit seulement à Saint-Alban, en protes-
 tant contre la Municipalité. Depuis lors, il ne paraît pas
 que cette fête ail été continuée régulièrement; elle reparut
 pourtant encore en 1459, mais c'est la dernière fois qu'il en
 est fait mention, du moins à notre connaissance. Quelques
 autres raisons ou prétextes contribuèrent aussi à son abolition.
Il y avait longtemps qu'il s'y était introduit des abus et des
cérémonies profanes. Ainsi les citoyens descendaient la Saône
sur un bateau magnifique, peint et construit en forme de
bucentaure. Les plus riches bourgeois s'y renfermaient et
s'y livraient à toutes sortes de folies et d'extravagances.
Ce bateau venait jusqu'au dessous de la dernière arche du
Pont-de-Pierre, du côté de Saint-Nizier, que l'on nommait à
cause de cela l'arc merveilleux. Du haut de cette arche, on
précipitait dans la rivière, par une ouverture du pavé, des tau-
reaux tout vivant (1). Ces divertissements, plus propres à
des bacchanales qu'à la sainteté d'une fête chrétienne, ne
contribuèrent pas peu à faire supprimer celle des Mer-
veilles (2). »


   (i) Ces taureaux auxquels on livrait combat étaient ensuite écorchés dans
la petite rue du Temple qui prit, à cause de cela, le nom de rue Ecorche-Bœuf.
La chaire de ces animaux servait au repas que l'on donnait à la suite des céré-
monies.
   (2) Lyon ancien et moderne,