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256                     LE P. BERAC1).
  naissances, on respectait sa vertu ; on aimait la bonté de son
 cœur, la douceur de ses mœurs. 11 avait un talent qui ne se
  trouve pas toujours dans ceux qui ont de grandes lumières,
 celui de les communiquer aux autres. Il avait l'art d'instruire.
 M. le chevalier de Fleurieu, digne par son expérience et ses
 talents d'entrer dans les conseils du ministre qui dirige nos
 flottes et prépare nos succès, a reçu de lui les principes des
 connaissances qui le distinguent. On a vu sortir de son école
 ceux qui sont aujourd'hui nos maîtres. MM. de Montucla,
 de La Lande, Le Bossu se félicitent d'avoir été ses disciples.
 Félicitons-nous nous-mêmes de ce qu'ils l'ont été, parce que
 peut-être sans lui nous ne les aurions pas. Combien de sa-
 vants illustres ne doivent leur renommée qu'au bonheur qu'ils
 ont eu de trouver dans leur jeunesse un homme capable de
découvrir le germe des talents, assez habile pour le déve-
 lopper, pour allumer en eux le feu du génie, et leur inspirer
cette noble ardeur sans laquelle il s'éteint bientôt ! Il ne se
 borna pas à enseigner les sciences ; il regardait comme la
 plus belle de ses fonctions, de former la jeunesse, non sans
 doute à des pratiques frivoles, mais aux grands devoirs en-
vers Dieu, envers l'homme, envers la patrie. Il s'en acquitta
avec zèle, comme directeur de la Congrégation des élèves du
collège, et il fut dans cette partie leur maître et leur mo-
dèle. Il eut plusieurs amis hors de sa Société, il en eut beau-
coup au dedans ; et ce qu'il n'est pas inutile de remarquer,
ses plus intimes furent ceux qui coururent la même carrière
que lui. Son caractère était doux et égal, son humeur affa-
ble et obligeante ; sa conduite, comme ses paroles, exprimait
la candeur de son ame.
                             Le P.   LEFEBVRE,   oratorien.