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250 LE P. BERAUD. Il rie me serait pas possible de vous donner ainsi une idée abrégée de tous ses ouvrages : le nombre en est trop grand ; et le temps que je dois donner à son éloge est trop court ; c'est à regret que je me borne à vous en indiquer une partie. En 1760, il remporta un troisième prix à Bordeaux, par une dissertation sur les influences de la lune ; en 1750, l'élec- tricité lui fournit encore matière à de nouveaux lauriers. L'académie d'Angers proposa de donner la raison pour la- quelle les corps électriques par eux-mêmes ne reçoivent pas l'électricité par communication. Le Mémoire du P. Beraud fut couronné ; il semble qu'il ne pouvait entrer dans la car- rière sans être sûr de la victoire ; elle lui échappa à Péters- bourg, parce qu'il arriva trop lard pour combattre; mais sa dissertation latine qui renfermait une théorie lumineuse de l'électricité, fut accueillie par les savants de la Russie, comme elle l'aurait été chez nous. L'académie en ordonna l'impres- sion ; Pise et Milan s'empressèrent d'en enrichir l'Italie, et il s'en fit une édition dans chacune de ces villes. L'Académie des Sciences a adopté les ouvrages qu'il lui a envoyés dans différents temps, et ils font partie des Mé- moires des savants étrangers. Sa gloire n'a point été bornée à l'encernte de ces murs, et non seulement la capitale, mais plusieurs villes de l'Europe lui ont rendu l'hommage que méritaient ses talents. Le travail auquel il se livrait ainsi pour différentes Aca- démies, ne nuisait point à celle dont il était membre; il don- nait largement aux siens, et distribuait aux autres de son abondance: il ne se contentait pas du tribut annuel que lui demandaient vos statuts, il vous faisait part de tout ce qu'il croyait digne de vous intéresser. Paraissait-il un ouvrage dis- tingué ? il l'analysait, vous en apportait la substance, et, par des remarques judicieuses, il vous en faisait connaître le prix; sa plume s'exerçait sur lous les sujets. Je trouve, dans la