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LE P. BERAUD. 247 de plus de 149 millions de toises par seconde. Quel fracas causerait la lumière en tombant sur la terre? et comment la prunelle de l'œil, cet organe si délicat, résisterait-elle au con- cours des rayons qui vont porter en même temps sur la rétine l'image d'une multitude d'objets ! Tels sont en substance les raisonnements du P. Beraud, pour démontrer que le feu est incapable de produire l'augmenta- tion de poids que nous apercevons dans les chaux métalli- ques. Mais, peu de temps après, l'académie de Bordeaux en ayant fait le sujet d'un prix, et ayant demandé aux physi- ciens la cause de ce phénomène, il approfondit davantage celte question, et il entreprit non seulement d'écarter les causes qui lui paraissaient insuffisantes, mais d'en assigner une plausible. Après avoir employé contre le feu les arguments que j'ai rapportés, il réfute ceux qui avaient recours à l'air. Il ne lui paraît pas possible que l'air soit susceptible d'une condensa- tion suffisante pour produire l'effet dont il s'agit : et, mar- chant toujours à l'aide du calcul fondé sur des principes avoués, il prouve que vingt livres de plomb devraient absorber dans la calcination au moins 64 pieds cubiques d'air, sup- position qu'il croit inadmissible. La densité de l'air est tou- jours en raison directe de la force qui le comprime. Quelle serait donc la cause qui rendrait l'atmosphère si pesante à l'égard de la chaux de plomb, et qui serait capable d'y com- primer 1728 fois plus d'air qu'elle n'en comprimait dans le plomb solide avant la calcination ? Quant â ceux qui croyaient trouver l'augmentation daus les particules qui se détachent des vaisseaux et qui s'unissent au plomb, il ne les croit pas dignes d'une réfutation sérieuse. Si leur système avait quelque réalité, il n'est point de vais- seaux que deux ou trois opérations ne dissipassent en entier. Quelle est donc la véritable cause? Il la trouve dans les