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LE P. BERAUD. 245 de construire les thermomètres de manière que les surfaces soient en raison des masses, et il donne aux ouvriers des moyens pour y réussir. Cette matière lui parut assez impor- tante pour en faire le sujet de trois Mémoires qu'il a lus dans vos assemblées. En 1747, il s'exerça sur une question qui avait été long- temps une énigme pour les physiciens, et qui l'est peut-être encore aujourd'hui. La plupart des matières métalliques pous- sées au delà de la fusion, et jusqu'à la calcination, se trou- vent réduites sous une forme terreuse, et celte espèce de poussière qu'on appelle chaux, a plus de poids que la ma- tière dont elle est formée (cette augmentation n'est pas équivoque, puisque 100 livres de plomb donnent 110 livres de chaux). Ce fait est déjà assez singulier ; en voici un autre qui ne cause pas moins de surprise. Si par les procédés qu'in- dique la chimie, on rétablit le métal, ou, pour m'exprimer comme les chimistes, si on revivifie cette chaux, non seule- ment l'augmentation de poids disparaît, mais il est rare qu'on ne trouve pas une diminution. De tous les secrets de la nature, il en est peu qui pi- quent davantage la curiosité, et qui, en même temps, pa- raissent plus impénétrables. Le P. Beraud se borna alors à prouver, contre Boyte et d'autres chimistes, que la matière du feu est incapable de produire l'augmentation de poids. 11 ne se fonde pas sur la légèreté absolue attribuée au feu par le fameux Boërhaave ; il la combat, au contraire, avec les raisonnements d'une saine physique, et, la regardant corame une erreur pareille à celle où étaient les anciens philosophes par rapport à l'air, il ose assurer que des expériences, dif- ficiles à la vérité, le justifieront dans les siècles suivants. 11 ne pensait pas qu'il existait alors un de ces hommes (1) faits ( i ) Buflbn.